Paris, printemps mouillé

Superbe toile d’une banale scène parisienne de quelques passants déambulant sur un trottoir sous la pluie ou attendant leur autobus, sous deux grands arbres noirs aux branches légèrement feuillues dont les cimaises se rejoignent, avec une fontaine Wallace et un poteau d’arrêt de bus comme seuls éléments de décor.

La vue est peut-être celle du trottoir du quai des Grands-Augustins au droit du Pont Neuf avec sa fontaine Wallace ; à l’horizon à peine évoqués, le Louvre d’une ligne orangée pâle, ainsi que les bouquinistes et les platanes du quai de Conti.

Mais le vrai sujet de l’œuvre sont les reflets de lumière sur le trottoir mouillé et le jeu des couleurs auquel l’artiste nous fait participer entre les noirs intenses des troncs d’arbres dominant la toile, les verts tendres des premières feuilles du printemps, les roses orangés du ciel, du parapluie et ceux plus vifs du vêtement de la petite fille au premier plan, avec des rouge et orange intenses du poteau d’arrêt de bus qui excitent la palette froide de la toile.

Les formes de la vie quotidienne servent de support au chant coloré lacazien qui utilise l’eau de pluie pour miraculeusement transfigurer deux platanes parisiens en voute romane et la cariatide d’une fontaine Wallace en Madone dans son oratoire.